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La crise est-elle un frein au progrès?
3 janvier 2013

Le patrimoine: bienfaits ou méfaits ? (prologue à l'article "Investissements" )

 

épargne_image

 

 

Eurostat_épargne

L'épargne constitue la partie non dépensée du revenu disponible. La population française est l'une des populations les plus épargnantes au monde. En effet, son épargne représenterait la coquette somme de 11300 milliards d'euros ce qui équivaut à six fois la richesse créée en France par an . En temps de crise, il est intéressant de savoir s'il s'agit d'un bon facteur économique. Mais les économistes sont partagés quant à la bienfaisance de celle-ci. Au niveau microéconomique, les uns, notamment les classiques, soutiennent la thèse de l'investissement différé donc la demande créée par l'offre, les autres, les keynésiens, opposent l'acte d'épargne et l'acte d'investissement, car de nos jour l’investissement se fait essentiellement par la contraction de crédit auprès d'intermédiaires. Ainsi, selon Keynes, l'épargne représenterait la privation de fonds monétaires dans l'économie, car il considère contrairement aux classiques que c'est la demande qui influe sur l'offre.

De là, nous pouvons tirer la conclusion que l'épargne excessive est un facteur multiplicateur de crise lorsqu'elle est sur-développée. En effet, si la dépense nourrit l'économie, les dirigeants d'entreprises sont incités à poursuivre leur production pour satisfaire la demande à venir, et cela par le principe d'anticipation. Au contraire, si la demande tend à diminuer sa consommation, les dirigeants seront tentés de réduire la production les mois suivant entraînant de fait la diminution des salaires et provoquant le cercle vicieux évoqué dans l'article sur le chômage.

 

Pourquoi les ménages épargnent-ils ? D'un point de vue macroéconomique, les économistes divisent l'épargne en trois grandes familles : liquidité, précaution, accumulation.

Le première est probablement la plus courante, elle sert à faire face aux achats compris entre la réception de deux revenus. La deuxième permet aux ménages de se constituer une réserve de secours. Elle devient plus visible lors des périodes relativement dures telles que les périodes de crise ou de récession. Enfin, la troisième a souvent pour objectif de créer un patrimoine ou de réaliser un projet personnel (achat immobilier, plus-values spéculatives,..).

En France, les près des deux tiers des actifs sont non-financiers et le tiers restant financier. En d'autres termes, le patrimoine des ménages est investi à hauteur de deux tiers dans l’immobilier et biens durables. Le reste est donc placé pour 39% dans des assurances-vies et pour 21% dans des comptes sur livret.

  richesse_des_ménages_AE

 

 

bulle-immo-et-krach

 

 

Comme nous l'avons vu précédemment, il est, dans certains cas, néfaste pour l'économie de conserver de l'argent dormant, car il s'agit d'une monnaie immobilisée qui ralentit le jeu de l'offre et de la demande. Il faut aussi se méfier de l'investissement immobilier, car ce marché est variable selon les conjonctures économiques mais engendre dans certaines situations des conséquences notables comme les effets de bulle immobilière. Il s'agit d'une action spéculative. Lorsque l'immobilier semble un investissement sûr, les particuliers tendent à y engager leurs épargnes pour se constituer un patrimoine. La quantité de biens immobiliers diminuant, leur valeur continue de croître entraînant à la fois la vente de biens pour obtenir une plus-values, mais aussi à construction de nouveaux biens. La progression se brise littéralement quand le nombre de biens devient trop élevé engendrant une dévaluation importantes des biens immobiliers. Ce fut notamment le cas en Espagne. Dans un premier temps le gouvernement incitait les espagnols à devenir propriétaire par des avantages fiscaux, si bien que la bulle a gonflé et lorsque la quantité de logements fut trop importante, l'immobilier a perdu sa valeur. Aujourd'hui près de 80% des espagnols seraient propriétaires, mais en 2008, 28% des maisons construites entre 2001 et 2007 auraient été vacantes. Beaucoup d'espagnols n'ont pas su rembourser les crédits qu'ils ont contractés pour financer leur nouvelle habitation, ils furent donc expulsés et selon leurs normes bancaires, ils doivent malgré tout restituer l'intégralité de leur emprunt. Certes, les taux d'intérêts étaient peu élevés, mais les banques prêtaient pour des durées de cinquante ans.

En France, ce schéma ne semble pas d'actualité, car le pays manque de logements, mais il faut se méfier des systèmes spéculatifs sournois qui minent l'économie et endettent la vie des Hommes. Une nouvelle fois le système économique se retrouve court-circuité vu que les ménages restreignent leurs dépenses en bien de consommation qui influence la production et donc la société elle-même.

 

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