Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La crise est-elle un frein au progrès?
27 janvier 2013

Vers un nouveau modéle d'entreprise?

 

La crise économique est un facteur multiplicateur des risques de faillite d'entreprises. Leur fonctionnement est mise à rude épreuve. Les dirigeants d'entreprises sont donc tentés, parfois contraints, d'avoir recours à des licenciements ou plans sociaux quand cela est possible (voir article chômage). Ainsi, pendant ces périodes difficiles bon nombre d'entreprises mettent la clé sous la porte ou procèdent à des restructurations ou délocalisations ayant un impact considérable sur la société , et à terme sur l'économie et la finance.

De nouveaux modèles d'économies ont fait leur apparition, d'autres se sont développés, et une minorité ont resurgi.

 

 

Le coup de jeune de la nationalisation :

 

Les risques de licenciement suite à la fermeture des hauts fourneaux de l'industrie métallurgique de Florange en Moselle a remis sur la table l'idée de nationalisation des entreprises par l’État surtout par le Ministre du Redressement Productif, M, Arnaud Montebourg, par l'impulsion des différents syndicats. La question s'est aussi posée pour les ouvriers de Pétroplus en Seine-Maritime. Aujourd'hui la grande majorité des entreprises sont privées, les quelques entreprises publiques ont pour ordre de garantir un service indispensable et accessible à la population. Les principales entreprises publiques françaises sont EDF, SNCF, Air France. La nationalisation sera t-elle un moyen de contrer le chômage en préservant sur le territoire français les entreprises et industries qui sont essentielles à son économie ? Tout dépend de la forme. On pourrait éventuellement parler de régression et non de progrès , car il s'agit d'un moyen déjà usité par notre prédécesseurs. La première nationalisation français a eu lieu en 1907 par le rachat de la Compagnie ferroviaire de l'Ouest. Mais les plus marquantes furent probablement celle de Renault en 1945 et de la SNCF en 1937. Une nouvelle vague de nationalisation a eu lieu en 1981 grâce à l'arrivée du nouveau Président de la République Française François Mitterrand. Mais suite la période de cohabitation de 1986, un processus de privatisation s'installe. De plus, la création de l'économie européenne (ordolibérale) freine considérablement le droit à la nationalisation. En effet, le courant libérale et conservateur dénonce la nationalisation en l'accusant de fausser la concurrence. L'économie française connaît un bouleversement, car l'action publique française avait jusque-là pris une place prépondérante.

Cependant l'idée actuelle de nationalisation n'est plus comparable aux décennies précédentes. On change d’ailleurs son appellation en la nommant nationalisation sociale ou bien nationalisation temporaire. Les enjeux et le contexte sont effectivement différents. Il s'agirait d'un moyen efficace pour limiter la destruction d'emplois en donnant à l’État la possibilité de racheter les entreprises prêtes à fermer ses portes pour la revendre à un entrepreneur privé quelques temps plus tard.

Garanti de l'emploi, limitation des conséquences économiques et sociales intenables, préservation du savoir-faire, action d'intérêts nationales, maintient de la vie des entreprises privées sous-traitantes, conservation des capitaux, tels sont les points forts de la nationalisation. Certes, le coût financier est considérable, mais une entreprise nationalisée produit suffisamment de biens pour être viable et cela quelque soit le contexte économique. L’État devient l'actionnaire principal, agit dans l'intérêt national ne laissant plus la vie professionnelle des employés entre les mains des spéculateurs et des actionnaires avides de profits.

Le rajeunissement de la nationalisation représente donc bien un progrès économique. Elle devient un outil puissant garantissant d'une part la bonne tenue économique et sociale, mais aussi de la concurrence dans le cas où l'entreprise parvient à trouver un nouvel investisseur.

 


 

 

Les SCOP et SCIC vers une économie sociale et solidaire :

 

Une nouvelle forme d'entreprise est en train de se développer : la Scop (Société Coopérative et Participative). Il s'agit d'entreprises détenues et gérées par les salariés. En 2011, deux cent nouvelles Scop et Scic ont vu le jour, parmi celles-ci, on note la très médiatique entreprise SeaFrance. Aujourd'hui 2046 Sociétés coopératives et participatives alimentent l'économie française. 46% d'entre-elles concernent secteur tertiaire, 21% le secteur du BTP, et 16% le secteur de l'industrie manufacturière. Au total les Scop françaises emploient près de 43000 salariés et ont produit une valeur ajoutée équivalente à 1,7 milliards d'euros en 2010. Ces entreprises semblent efficaces et durables. En effet, 71% des Scop sont toujours en fonctionnement après trois ans d'activité, les entreprises plus « traditionnelles » ne font guère mieux avec une survie de 66% après trois ans d'existence.

Plus concrètement, pour obtenir le statut de scop les salariés doivent racheter les capitaux de l'entreprise à hauteur de 50%, ce qui n'est pas toujours évident. Quelque soit la valeur investit, le salarié détient le droit de siéger à l'Assemblée Générale et a le droit de vote lors des prises de décisions. Ainsi les salariés de ces entreprises deviennent des néo-entrepreneurs et se trouvent pleinement impliqués dans la vie de leur entreprise. L'intérêt n'est plus personnel mais collectif.

Cette forme d'entreprise connaît un engouement croissant. Les raisons de créer une scop peuvent être diverses.

 

Voici trois raisons parmi tant d'autres:

-L'entrepreneur est sur le point de prendre sa retraite et ne souhaite pas revendre sont entreprise à un entrepreneur qui anéantirait l'esprit familial ou qui risquerait de démanteler le savoir-faire difficilement acquis.

-L'entreprise est sur le point de faire faillite, les salariés croient encore en la force et la réussite de leur entreprise et décident donc de la racheter pour poursuivre leur activité et préserver leur emploi.

-L'entrepreneur souhaite impliquer ces salariés dans la vie de l'entreprise de manière à les fidéliser.

 

L'atout incontestable de ces entreprises est indubitablement le fait que l'entreprise n'est plus un outil de profit personnel, mais de réussite collective. La prise de décision est partagée, les quelques bénéfices sont divisées équitablement à des personnes ancrées à l'entreprise et non plus externes, et l'emploi est garanti tant que l'entreprise est réellement viable.

Ainsi, la scop constitue un véritable progrès économique qui se développe essentiellement durant les crises. La scop n'est pas toute jeune, elle a vu le jour en 1932 en France lors de la grande crise de 1929. Celle-ci se nommait Acome et s'est transformée en scop suite à la faillite successive de l'entreprise engendrées par l'égoïsme des spéculateur.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
La crise est-elle un frein au progrès?
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 3 158
Publicité